L’initiation vire aérienne

Participants: Baptiste, Manu et Pierre (SCL), Aurélie, Fabien, Julien et Mathieu (initiés)
Temps passé sous terre: 11h le samedi, 3h le dimanche.

Les moments forts du week-end: la vire et les lasagnes, mais pas tout à fait pour les mêmes raisons.

Vendredi soir
Après avoir récupéré le matériel chez Laurent et une route sans problème, la voiture de Baptiste arrive en premier au gîte. En attendant les autres, on fait les kits, on règle le matériel des initiés et on installe une main courante pour s’entraîner aux premières manoeuvres de corde.

Samedi
Le gouffre choisi est la Baume des Crêtes, car le temps n’est pas au beau fixe.


Baptiste équipe la vire et le puits d’entrée, et Pierre installe une seconde corde.
Pour bien vérifier que ça ne frotte pas sur une coulée en contre-bas, il utilise son nez; oui, c’est une nouvelle technique que nous ne connaissions pas. Ce Pierre, quelle inventivité, tout de même! Fort heureusement, nous avons un infirmier avec nous, Mathieu, et une trousse à pharmacie qui ne sert jamais, et que nous avons bien fait d’emporter pour faire joli.

Après ce premier épisode rassurant, la descente du premier puits, de quarante mètres, longé à un encadrant au départ, puis seul sur la fin, se passe bien pour tout le monde.

La présence d’un lapin mort au pied du puits (que certains ont pris pour un castor, comme quoi les parisiens ne sont pas les seuls à ne pas reconnaître une vache), nous rappelle que le sixième sens miraculeux des animaux, ben ça déconne, parfois.

On s’émerveille sur la salle du réveillon, avec sa petite salle à manger. La nature fait bien les choses, tout de même.

Dans la trémie, Manu tente de convaincre Aurélie que ce n’est pas vraiment une étroiture; Elle crie à la mauvaise foi. Nous ne nous prononcerons pas sur ce problème délicat. Les affaires de couple, il vaut mieux ne pas s’en mêler.

Nous déjeunons dans la salle des Dolois.

Le franchissement du boyau Boum et du petit ressaut qui suit sera la limite de la moitié de l’équipe. Mathieu et Fabien, accompagnés de Baptiste et Pierre, pousseront un puits plus bas jusqu’à la salle du Carrefour, ses jolis gours et sa cascade, ce qui vaut le détour.

Puis vient la remontée. Même discussion sur l’étroiture de la même trémie au retour; mêmes protagonistes, mêmes arguments, mêmes conclusions.

Une petite photo à la salle du réveillon.

La remontée du puits d’entrée est un long moment de solitude pour chacun, selon l’expression consacrée par Christophe (qui n’est pas là).

De l’avis unanime, le passage le plus apprécié est tout de même la fameuse vire, descendante à l’entrée, qui par un concours de circonstances mystérieux, se retrouve ascendante à la sortie. Petit florilège en situation:
-Tu te hisses avec un bras et tu te longes à la main courante.
-Mais je n’ai plus de bras!

-Alors là, il va falloir que tu atteignes le point suivant avec ta longe courte.
-Il est où, le point suivant?
-Ben là.
-C’est bien ce que je craignais.

-Tu te hisses sur ta pédale, et tu te délonges.
-Moi?

Il est un peu tard à la sortie, mais par chance, il ne pleut pas. Quel plaisir de retrouver l’air frais, l’herbe verte et la bouse de vache.

De retour au gîte, les lasagnes maison sont absorbées sans réserve. Elles sont moelleuse à souhait grâce à la présence du fromage à l’intérieur (d’après Aurélie) et à un algorithme fin de placement du champignon (d’après Manu). Merci aux deux, en tout cas.

Dimanche
Un des initiés ne se relève pas le dimanche matin. On ne peut jamais tout-à-fait éviter un certain pourcentage de pertes. Les autres se préparent pour un grand classique de toute beauté, les Ordons. Aurélie, à qui on ne la fait pas deux fois, a tout de même vérifié pendant la nuit sur internet que cette cavité ne comporte pas de vire d’entrée.

Une petite recherche dans la forêt, qui aurait pu être plus petite, nous amène aux abords du trou. Un chien de chasse vient vérifier que nous ne sommes pas des lapins. Ces animaux sont dotés d’un flair supérieur, je vous dis.

Le puits est également équipé en double, à l’initiative de Pierre, ce qui permettra d’accélérer la remontée.

Au fond, c’est la balade et l’émerveillement devant les concrétions de toute beauté. Mais nous ne traînons pas, nous ne sommes pas en avance.

La remontée des Ordons est l’occasion pour Manu de tenter une nouvelle méthode d’approche des jeunes femmes: le coup de grappin à la longe longue. Mais la belle ne se laisse pas faire, et lui répond … un truc que la pudeur ne me permet pas de citer ici, et puis j’ai pas tout compris de toute manière.

Le mort de la matinée est ressuscité et nous a préparé le déjeuner, que nous absorbons vers 17h. C’est la décadence.

Enfin, nous allons à Rochanon laver tout le matériel. Oui, tout. Même ça? Oui même ça. Et ça aussi? Oui, ça aussi.

Puis c’est le départ pour Paris, chaque voiture par son autoroute. Retour sans problème, si ce n’est une arrivée un peu tardive.