Fond Bressand, toujours aussi stretch

De retour de Paris ce vendredi 15 juin au soir, un coup de fil de Tartin m’informe qu’une séance de désob est prévue samedi, rendez-vous 8h15 à Fontaine pour continuer la mise au gabarit du gouffre de Fond Bressand (avec un ‘d’, dixit Moucherolle Souterraine.)

J’y suis, avec Fabien et Kévin, notre nouvel hyper-président. Nous montons dans la 205 présidentielle à Corrençon, puis bravement, nous attaquons la piste noire pleine face qui nous mène, après une petit heure, à l’entrée du trou. Il fait grand beau, et la répartition du travail est la suivante : les jeunes vont sur le chantier continuer le front de taille, les ventrus (dixit Tartin) tentent de rééquiper la tête du P45 qui n’est pas merveilleuse malgré les efforts de Christian.
Nous mettons un peu de temps à démarrer, et c’est parti. Nous avons en tout et pour tout 2 spits (mais 5 cônes, cherchez l’erreur), donc ce sera de l’aménagement light, … Nous modifions légèrement la main courante d’entrée, car maintenant que le glaçon a fondu, la progression n’est pas des plus aisée. Des choucas ont installé un nid dans cette zone, et cette modification nous permet de moins les déranger. Le nid est très beau, et les œufs viennent d’éclore, les petits crient famine tant qu’ils peuvent ! Il doit faire 6 ou 7 degrés dans cette zone (le névé n’est pas encore totalement fondu), donc le choucas aime nicher au frais.
Nous décidons de revenir à l’équipement initial de Christian, qui évite un pendule sur une arête et une zone très fracturée propice à la chute des pierres, avec quelques modifs mineures. Bref, la mise dans le vide est toujours aussi impressionnante, c’est un peu comme si l’on passait le parapet d’un pont. Heureusement, Christian a doublé l’amarrage la dernière fois.
Nous entrons dans le méandre avec comme objectif de faire des aménagements à la massette et à la paille. C’est toujours aussi étroit ce truc. Nous ne trouvons pas le forêt, aussi Tartin avance-t-il pour aller le chercher (il soupçonne Kévin de l’avoir embarqué au passage). Je joue de la massette en l’attendant, mais c’est finalement Fabien qui se rapproche pour me demander d’amener le perfo que nous avions pour percer. Je prends donc le kit et le suit longuement pour arriver après de nombreuses contorsions (il y a une centaine de mètres de méandre) sur le chantier. Vu l’étroitesse des lieux, il m’est impossible de voir autre chose que le dos de Fabien. Je réussi tant bien que mal à lui passer le kit, qui arrive finalement dans les mains du mineur. Le perfo de Tartin dysfonctionne, le variateur ne marche plus et c’est donc du tout ou rien, hors la percussion ne se met en marche qu’à mi-vitesse, … La batterie fait aussi des siennes (du moins c’est ce que je comprends de ma position), et pendant qu’ils s’escriment, je joue de la massette. L’exiguïté des lieux rend mes coups assez peu efficaces, mais bon, ça m’occupe. Le courant d’air est changeant, et des gaz stagnent, aussi le signal du départ est-il donné. Nous en profitons pour dégager de la caillasse là ou on peut en remontant. Nous renfilons notre matos à l’entrée du méandre comme on peut, et c’est parti pour la remontée. Les 80 mètres sont vite absorbés, malgré quelques crampes aux avant-bras en ce qui me concerne, faute d’avoir bu une goutte d’eau durant toute la sortie. Il est 16h45 lorsque Tartin, qui ferme la marche, sort du trou. Incroyable, nous avons passé près de 6h dans le trou. Ce méandre se mérite, … Tartin pense avoir vu la petite salle (bien grand mot) dans laquelle les Tritons ont finis la topo. On arrive donc presque à leur terminus, après 4 séances si je compte bien. Cette remise au gabarit nous permettra d’affronter la suite plus sereinement, en espérant une belle première comme aux Lattes !